La véritable créature, mère, devrait être le théâtre lui même.

La cyberionnettes serait pour le spectateur le fétiche et pour la machine cybernétique l'ex-voto puisé dans la matière des informations qui les entour.

Les cyberionnettes sont des marionnettes cybernétiques, cyber nées TIC.
On remplace Marie par Cyber, c'est de bonne guerre.
Cela aurait pu être Mario mais non.
Les cyberionnettes ne sont pas des automates car elles ne sont pas autonomes ni automatiques mais dépendent, interprètent, chorégraphient, les valeurs sensibles du monde qui les entour.
Elles sont algorithmiques et non cycliques, même si elles tournent comme nous toute la journée, œuvrant à leur destinées multiples et changeantes.
Elles sont cyberionnettes sous cloche en carrousel ou en théâtre.
Elles ne sont pas robots, ne font pas le ménage mais déménagent, gîtent et cogitent parmi les valeurs, datas, qu'elles captent, analysent, réfléchissent, infléchissent et font mouvements.

Une cyberionnette est un ensemble, une installation artistique expérimentale, faite d'un pantin tel une marionnette (à fils) et d'une machine jouant au marionnettiste, machinerie à la fois mécanique et numérique, de moteurs et de capteurs, sensible à tout ce qui peut s'écouter, se voir, se percevoir et doué d'un esprit électronique de construction créatif.

Mais elles ne sont que rouages, codes et algorithmes, leur complexité donnent illusion, font croire à leur animalité, leur humanité en se faisant sortes de fétiches fantoches que notre imaginaire poétique peut habiter.

Je n'ai pas numériser le marionnettiste, pff dans le cyberespace le marionnettiste, parce que les cyberionnettes ne sont pas en fait des marionnettes, projections des actions sensibles d'un marionnettiste attachées par un fil, ni le marionnettiste .. ce ne sont que machines.

Du coup je me pose la question, prenant du recul, la chose n'est elle pas théâtre cybernétique?
Si je considère le pantin comme un simple élément, puisque il n'est qu'un appendice de la machine qu'est l'installation complète. La marionnette n'y existe pas, ni est pas en représentation, ni le marionnettiste. Je ne vois qu'une machine faisant croire à un théâtre de marionnettes (et de marionnettiste), machine cybernétique, donc théâtre cybernétique.

En cherchant un peu , j'ai trouvé un rapport entre théâtre et la notion de performance ¹⁾. Le truc est qu'ici pour moi il n'y a pas de performeur, ni d'acteur, mais que machine, code et data, misent en place dans un temps précédent. La performance en ce qui me concerne se passe avant sa représentation.
Rien ne va plus les jeux sont fait! pourrait on dire. Mais les jeux cybernétiques ne sont jamais fait, ils se font et même si on leur donne une fin, fin de la représentation, ils ont amorcés leur préexistences dès l'instant ou le rideau s'est levé et offrent des possibilités de continuité après la fin de l'acte. C'est le fait de la considération en tant que art cybernétique, qui puise ses données, ses possibles fonctionnements dans les archives passées et continue à travers des conséquences dans nos imaginaires futurs.

Je pense ici que la cyberionnette ne va pas dans le sens de la marionnette au cinéma comme étudié dans l'ouvrage La vie filmique des marionnettes ²⁾
J'aimerais rester au plus proche de la matérialité sans ajouter une couche d'abstraction, de simulation du pantin, par l'image, le cinéma, la vidéo. Nous regardons, sentons directement la marionnette, sommes dans le même espace-temps qu'elle, le même contexte. D'une part notre corps est au même niveau que le sien de sorte que nous pouvons plus facilement opérer le transfert empathique. Il n'y pas d'écran de séparation qui donne à voir autre chose. D'autre part la partie cybernétique exploite à son tour notre monde proche elle aussi, elle se pose dans le même contexte que nous et interprétant différemment les choses, en parallèle elle nous indique, nous montre un autre ressenti de ce qui nous entour. En continuant la réflexion, nous pouvons fort de ces nouvelles facultés interpréter l'interprétation, revoir ce qu'elle nous fait voir.
C'est un peu le faitiche ³⁾, la cyberionnette est une choses-fées, une cause-fait, aussi un rapport cybernétique ou le flux du feed-back devient à son tour source du mouvement.
La cyberionnette est une fée-tiche qui joue avec la frontière entre le monde de la représentation et le monde des choses, nous berce par son esthétique mais nous interroge par son action technique. On ne peut pas ne pas voir la machine qui la meut et s'interroger sur son monde qui de fait est aussi le notre.

Alors non.
Je suis juste une sorte de poète, plutôt sculpteur du coup.
Et je préfère de beaucoup Jean Tinguely à Nicolas Schöffer.

En premier lieu j'étais plutôt parti de cybernétique sur le CNRTL en gros:

 La Cybernétique. Vers la machine à gouverner?). I empr. au gr. κ υ ϐ ε ρ ν η τ ι κ η ́ « art de piloter; art de gouverner ». 
 II empr. à l'angl. cybernetics de même orig. que I, réintroduit par le mathématicien américain N. Wiener [1894-1964] attesté en 1948 (N. Wiener, Cybernetics, 19 ds NED Suppl.2: 
 We have decided to call the entire field of control and communication theory, 
 whether in the machine or in the animal, by the name Cybernetics).

Et je serai tenter de lire que gouverner dans le monde Grecque peut aussi se rapporter au gouvernail…
Gouverner c'est mener par le gouvernail (il y cette idée chez les grecques de pilotage de bateau) .
On est plutôt dans l'idée de rentrer dans un feedback ⁴⁾ avec les éléments (naturels, l'océan) pour tenter d'aller dans la direction voulue mais pas de contrôler directement tel un autocrate vers un but sans intermédiaire, sans contexte (l'océan…). Le bateau est tout sauf un train sur des rails ou une technique mécanique qu'un démiurge guide à coup sur.
Nous sommes dans un rapport écologique avec le monde, pas des dieux, et nous devons prendre en compte l'ensemble des éléments aussi dans une sorte de rapport analogique d'ajustage sans fin, de rétro-adaptation. Nous ne maîtrisons pas les informations issues du contexte
Ce qui change, évolue sous nos mains, nous changent aussi.
Le contrôle (et la communication) est aussi soumit au même paradigme, changeant et devant s'adapter continuellement, il est flottant comme le sont tout les éléments sur/de l'océan. La cybernétique est une théorie qui donne des outils de compréhension d'inter-dépendances pas une machine à gouverner, c'est aussi ce que dit justement Norbert Wiener ⁵⁾